vendredi 21 février 2014

Haro sur l'heure espagnole

Héritée de l'après-guerre et de la dictature de Franco, l'organisation particulière de la journée en Espagne aurait un impact négatif sur la vie de famille, les résultats scolaires, et même l'économie du pays.

C'est une « exception culturelle » pour les uns, une « anomalie historique » pour les autres. Le rythme de vie des Espagnols est déconcertant pour tous : non seulement pour les expatriés qui viennent travailler à Madrid ou pour les touristes qui choisissent de passer leurs vacances sur la Costa Brava, mais aussi pour certains Espagnols qui appellent de leurs vœux un changement qu’ils jugeraient salutaire. S’ils commencent le travail plus ou moins en même temps que leurs voisins européens, entre 8 heures et 9 heures, les Espagnols font une pause d’une demi-heure, voire plus, à 11 heures pour prendre le petit déjeuner copieux qu’ils négligent le matin. Ils déjeunent ensuite vers 14 heures, voire 15 heures, et y consacrent souvent deux heures, pour ne finir leur journée de travail que tard dans la soirée. Seuls 50 % d’entre eux sont rentrés à leur domicile à 20 heures, et il faut attendre 22 heures pour que cette proportion monte à 80 %.
Afin de remettre un peu d’ordre dans tout cela – et bien qu’il soit difficile de savoir si les Espagnols en ont vraiment envie –, la commission parlementaire de rationalisation des horaires s’est penchée sur la question. Le 26 septembre 2013, elle a rendu ses conclusions, après avoir entendu quelque 80 experts. Verdict : l’Espagne doit, d’urgence, adopter des horaires plus européens.

Le Monde, 13 février 2014


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